Donc, le Président a testé, mais il n'a pas inhalé. La communication gouvernementale déploie parfois des trésors de subtilité et de grammaire. Dure journée ! Entre une Roselyne Bachelot qui, interrogée sur le port d'une prothèse auditive par Jacques Chirac, vend la mèche le matin sur RTL «il me semble que oui» , et un Jean-François Copé assurant à midi, avec une netteté absurde et insultante pour tous les malentendants, qu'il n'en porte «évidemment pas», l'Elysée dut, en fin de journée, opérer la synthèse pour l'AFP, en termes pesés : «Le Président n'est pas appareillé et s'il a testé un appareil, un jour, pour son confort, visiblement cela n'a pas été concluant.» La question est trop délicate pour que les citoyens aient droit à la simple vérité des faits, délivrée des adverbes et des conditionnels. De toutes manières, le mal est fait : les journaux télévisés du soir ont diffusé les images du grand déploiement habituel dans la cour de l'Elysée (bouquet de micros et de caméras, ministres colériques ou embarrassés). Ils ont même osé rediffuser les images à charge de la tête présidentielle penchée vers les poilus de 14-18 ou vers le président algérien Bouteflika (même si, dans ce cas précis, la différence de taille peut expliquer le mouvement amorcé par la première oreille de la République).
Mais le plus intéressant, dans cet épisode apparemment dérisoire, ce sont les jours qui précèdent le cafouillage du 19 novembre. Quelques jours où les médias ne surent comment saisir l'in