Menu
Libération
TRIBUNE

Nous sommes tous des agents Smith

Article réservé aux abonnés
par Thomas BENATOUÏL, Elie DURING, Patrice Maniglier, David RABOUIN et Jean-Pierre ZARADER
publié le 26 novembre 2003 à 2h03

Le troisième volet de Matrix Revolutions avait donné lieu à un Evénement (Libération du 4 novembre) où l'on pouvait lire une interview d'Elie During, professeur à Paris-X Nanterre et coordonnateur d'un ouvrage réalisé par un collectif de jeunes agrégés de philosophie : Matrix machine philosophique (Ellipses), dont la publication coïncidait avec la sortie du film. Pour les auteurs du livre, Matrix est une «machine mythologique» grâce à laquelle «on entre dans la techno-philosophie».

Cette interview suscitera une réponse, publiée en pages Rebonds (Libération du 11 novembre), où deux professeurs de philosophie, Jacques-Olivier Bégot et Frédéric Pouillaude, accusaient les auteurs du livre de faire partie de la promo du film, bref, d'être «achetés» par le producteur Warner, l'ouvrage étant relégué au rang de «produit dérivé».

Procès d'intention, rétorquent aujourd'hui les auteurs de Matrix, machine philosophique, qui persistent et signent. Leurs interpellateurs affinent leurs propos et persistent à leur tour.

On se demande parfois à quoi peut servir la philosophie. Et pourtant, que ferions-nous sans les philosophes ? Par exemple, si vous n'aviez pas lu la page Rebonds où deux de nos «collègues» alertent l'opinion contre un livre à prétentions philosophiques que nous avons eu l'ingénuité ou la bassesse de consacrer à Matrix, vous n'auriez probablement pas remarqué que ce film était une grande «machine économique» (« La philo au service de Matrix», Libération du 11 novembre). Voilà un