Menu
Libération
TRIBUNE

Le nucléaire à l'heure des révisions

Article réservé aux abonnés
publié le 1er décembre 2003 à 2h09

Les inflexions doctrinales apportées à la stratégie nucléaire de la France par le président de la République dès le 8 juin 2001 étaient passées quasi inaperçues. A peine exprimé, le message s'était vu court-circuité par les attentats du 11 septembre. Le fait que cet ajustement est réapparu dans le débat public à l'occasion de la discussion du budget de la Défense à l'Assemblée nationale (précédé par un article dans Libération du 27 octobre) est utile pour le citoyen, sain pour la démocratie, indispensable, même à un moment où le nucléaire revient en force sur le devant de la scène internationale. Prolifération et contre-prolifération inspirent la stratégie d'un nombre croissant d'Etats. L'Iraq a été attaqué principalement parce que Saddam Hussein ne renonçait pas à ses espérances nucléaires. L'Iran et la Corée du Nord constituent, aujourd'hui, les dossiers les plus graves sur la scène internationale, sachant qu'Israël dispose d'un arsenal nucléaire non déclaré.

Dans cet environnement transformé, il convient de faire la part entre la permanence et les adaptations.

Qu'est-ce qui demeure ? Avant tout un principe intangible : l'arme nucléaire sert exclusivement une stratégie de dissuasion, donc à but négatif, visant à décourager l'adversaire d'agir. En raison de ses propriétés exceptionnelles, cette arme ne convient pour aucun scénario offensif. Soit, dissuader de quoi ? D'une attaque majeure contre les intérêts vitaux dont la nature et la dimension restent imprécises de manière à