Pourquoi (et à quel taux) taxer les cigarettes ? L'argument traditionnel est que les fumeurs imposent un coût à la société, lié notamment aux dépenses de santé. D'après de nombreuses études, ce coût est néanmoins relativement faible (autour de 14 centimes d'euro par paquet), bien inférieur au niveau actuel de la taxation du tabac en France (3,6 euros) : les fumeurs, parce qu'ils vivent moins longtemps, font faire des économies au système de retraites et à la Sécurité sociale, qui compensent en partie les dépenses de santé liées au cancer. A ces 14 centimes, il faut ajouter les dégâts du tabagisme passif, et les conséquences du tabagisme des femmes enceintes sur le développement intra-utérin de leurs enfants. Les coûts du tabagisme passif sont sujets à controverse, mais les estimations les plus pessimistes ne dépassent pas 60 centimes par paquet. Le coût du tabagisme des femmes enceintes atteint entre 40 et 60 centimes par paquet. On arrive donc à un maximum de 1,35 euro par paquet, toujours bien en dessous du niveau auquel les cigarettes sont actuellement taxées.
Les opposants à l'augmentation des prix du tabac ont donc tôt fait de faire remarquer que la taxe sur les cigarettes est, avant tout, une source de revenus pour l'Etat (la taxation sur les cigarettes finance les 35 heures). De surcroît, le tabac est une industrie peu compétitive, et les augmentations de taxes sont entièrement absorbées par une augmentation des prix. Il s'agit donc d'une taxe régressive, puisque la co