Il est temps de dénoncer cette mascarade électorale que constituent les prochaines élections relatives au changement de statut administratif de nos îles. D'autres l'ont fait avant nous, et sans doute pour des raisons autres ou diverses. Nous, au-delà de nos différences théoriques et politiques, tenons à préciser nos positions.
Il y a mascarade, premièrement, dans le processus lui-même. Car la démocratie ne peut consister en une organisation hâtive d'élections, sans que les tenants et aboutissants de leur enjeu ne soient clairement lisibles pour l'opinion publique. Quels motifs commandent l'urgence de telles élections devant mettre fin à des décennies d'organisation administrative (le département, par exemple) ? Pourquoi y a-t-il le feu ? Pourquoi nous demande-t-on de voter pour un contenant dont le contenu n'est pas encore clairement fixé ?
C'est qu'ici deux logiques se rencontrent et coïncident dangereusement. La première est celle de l'Etat français, lequel, sous la pression de la mondialisation, des impératifs européens, bref, des nécessités économiques, celles du marché et de la logique capitaliste ultralibérale, accepte de se dérépublicaniser au détriment des classes laborieuses et, plus généralement, de celui de l'intérêt public et ceci malgré des résistances républicaines, à droite comme à gauche. L'Europe des régions n'est pas du tout une Europe libératrice. C'est celle des inégalités renforcées des régions elles-mêmes et celle de la régression des conquêtes sociales.
L