Sur fond aigu de sirènes d'ambulance, la sale petite musique de culpabilisation des familles a donc repris son antienne un ton en dessous, il est vrai, mais quand même... Synchrones et bien relayés par les bulletins radio, le ministre Mattei et le secrétaire général de l'UMP Douste-Blazy ont, comme ils pouvaient, tenté de mettre en garde le populo contre l'«engorgement» des services d'urgences des hôpitaux publics. Extraits. Dr Mattei : «La médecine de ville et la permanence des soins d'abord, et l'urgence en recours.» Dr Douste : «Il y a de moins en moins de vraies urgences, ce sont de plus en plus ce qu'on appelle des bobologies.» Dans ce rappel du bon vieux «Aide-toi, l'hôpital public t'aidera», on pouvait entendre comme l'écho du lancinant «Arrosez vos vieux !», tube caniculaire annonciateur de la grande arnaque du transfert de responsabilité des pouvoirs publics aux égoïstes citoyens dans la mortalité estivale. Variante du week-end : «Au lieu de mettre des vies en danger en vous accrochant aux basques des urgentistes qui ont autre chose à foutre, allez donc voir un pédiatre ou un généraliste.» Dans le creux de ce discours, il conviendrait donc d'imaginer que ces femmes qui encombrent les salles d'attente de Robert-Debré ou de Trousseau avec leurs gosses sur les genoux et les pleurs de ceux-ci dans les oreilles, ne sont là que parce que leur toubib de famille s'est absenté pour le week-end ; ou parce que leur foi en l'hôpital public est telle qu'elle vaut bien sept
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