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Libération
TRIBUNE

Reviens, Voltaire !

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publié le 3 décembre 2003 à 2h10

Souvent la laïcité sent l'eau bénite autant que le judéo-christianisme dont on se demande, sauf la forme, ce qui les distingue. L'actuelle resucée médiatique de l'opposition entre Don Camillo et Pepone sur un certain nombre de sujets - enseignement du fait religieux, euthanasie, contraception, politique du travail, port du voile - devrait laisser place à un autre débat plus en phase avec une actualité qui fluctue entre les tropismes réactionnaires du gouvernement en place et la propension conservatrice des socialistes soucieux de remettre un jour leurs fesses roses sur le fauteuil présidentiel.

Quel autre débat donc ? Un débat entre les tenants de la morale judéo-chrétienne - prêtres et laïcs - et les partisans d'un athéisme réel, franc, net, affirmé, revendicatif. Certes, la laïcité a eu son heure de gloire, notamment quand il s'agissait de lutter contre la mainmise des catholiques sur la totalité de la société française. Affirmer pendant trois siècles après Pierre Bayle qu'un athée pouvait être vertueux supposait à l'évidence qu'on le démontre avec les vertus ayant cours à l'époque. En fait, le Décalogue et la Déclaration des droits de l'homme ne défendent pas des positions radicalement antinomiques. Faire procéder la morale judéo-chrétienne de la terre et non plus du ciel, voilà jadis le travail des laïcs. Bravo pour leur combat. Mais il paraît désormais insuffisant d'en rester là. D'où la nécessité d'activer une éthique vraiment post-chrétienne.

Qu'on n'aille donc pas s'ex