Les efforts déployés en vue d'obtenir un accord global dans l'affaire Executive Life se heurtent au refus du gouvernement français. C'est oublier que les Américains ont leurs défauts, leurs qualités, leurs habitudes, y compris celle de faire prévaloir la justice sur la finance, la politique et la diplomatie. Cette ténébreuse affaire manifeste leur caractère. A vrai dire, elle n'est ténébreuse que parce que les personnes compromises s'évertuent à répandre une nappe de brouillard sur ce qui, finalement, est fort simple.
Tout commence en Californie, où la législation en vigueur en 1991 interdit à une banque, américaine ou étrangère, de posséder plus de 25 % du capital d'une société industrielle. A quoi s'ajoutent d'autres contraintes. Ainsi, la loi californienne interdit à tout gouvernement étranger de détenir une participation dans une compagnie d'assurances de cet Etat, non plus que sur les actifs de cette compagnie, y compris par conséquent les valeurs mobilières émises ou acquises par celle-ci.
Une société d'assurances, Executive Life, a déposé son bilan. Son dépeçage a suscité l'attention, spécialement en France, d'illustres gens d'affaires, qui ont mené le Crédit Lyonnais, donc nous tous, à la catastrophe. La mainmise va s'opérer en deux temps : d'abord, acquisition des obligations fort spéculatives (junk bonds) trouvées dans le patrimoine de la société Executive Life ; ensuite, acquisition de la société Executive Life elle-même.
Si erratique qu'ait pu être son comportement,