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Libération

Le spectre du «grand-russisme»

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publié le 11 décembre 2003 à 2h17

Tout a été dit et écrit sur l'ampleur de la victoire remportée lors des législatives de dimanche par les trois partis affidés du Kremlin (Russie unie et Patrie, le premier officiellement présidentiel, le second officieusement, auxquels il faut ajouter la formation d'extrême droite de Jirinovski paradoxalement qualifiée de «libérale-démocrate»), sur la défaite en rase campagne des deux formations se réclamant d'une démocratie à l'occidentale (Iabloko et l'Union des forces de droite) et sur les méthodes plus que contestables utilisées par le pouvoir pour priver de toute possibilité d'expression et de ressources, bien avant le début de la campagne électorale, ses opposants réels ou supposés. Même si l'on est en droit de s'interroger sur les us et les coutumes de la «démocratie dirigée» chère à Vladimir Poutine ­ l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et la Maison Blanche l'ont fait ­ on ne peut nier, allant de pair avec les pouvoirs de plus en plus exorbitants d'un Président certain maintenant de faire renouveler son mandat au sortir de l'hiver, la montée d'un nationalisme russe toujours prompt à virer au «grand-russisme».

Pas étonnant donc que cette nouvelle douma ait été accueillie avec circonspection dans nombre d'anciennes Républiques soviétiques aujourd'hui indépendantes. Car il faut s'attendre non pas à un changement de la position russe à leur égard, mais à une accentuation de la politique de reconquête larvée menée par Moscou depuis plusieurs