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Libération

Moisissures académiques

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publié le 11 décembre 2003 à 2h17

Tiens, c'est aujourd'hui jour de gloire pour les guignol (e) s du Quai Conti. Pensez ! Ce soir, ils vont passer à la télé... Un peu plus ou un peu moins, selon qu'ils auront ou non coopté dans leur académie l'ondoyant Valéry Giscard d'Estaing. Au réfectoire de ce qui sert de chambre froide au génie national, et où la soupe est bonne (1), «l'affaire» excite depuis un mois les pensionnaires, dans un chahut qui tourne au rififi. On complote, on conspire, on cabotine. Un Druon édenté fait le lion, et d'Ormesson, le singe. Les autres chuchotent en loucedé des confidences feutrées qui allument, dans les yeux des éditorialistes du grand monde et du tout-petit Paris, l'inavouable ambition d'en être... On se flaire le fondement lexical, on s'astique l'amour-propre bibliographique, on se venez-donc-dîner-un-soir-à-la-maison, on se Figaro-ci Figaro-là, et tout ça, de calculs qui ne sont pas que rénaux en humeurs qui ne sont pas que prostatiques, inspire un puissant dégoût. Lorsque la prudence d'un Julliard croise ici le néant d'un Giesbert, le parquet craque.

Il n'y a, sous la Coupole, que flageolements cacochymes et repus de vanités, et dans son antichambre, que bassesse insondable de prétendants courbés. A l'académisation de Giscard, il n'y a pas d'enjeu, et aux joutes que son hypothèse suscite, on ne devrait que glapir de rire ou sourire de mépris. L'envie, certes, n'en manque pas, mais un détail la bride, qui a trait à certain sommet devant s'ouvrir demain à Bruxelles, et où le proj