Le gouvernement s'apprête à rayer le lundi de Pentecôte de la liste des jours fériés pour financer la «dépendance des personnes âgées ou handicapées». Une décision prise sans l'once d'une concertation, alors que les discussions viennent de commencer sur la réforme de l'assurance maladie. Une décision, surtout, qui remet en cause de la manière la plus autoritaire tous les accords collectifs qui stipulent que ce jour férié est chômé et payé. C'est une première sans équivalent depuis au moins l'instauration de la Ve République ! Et un comble, alors que ce gouvernement, dans le cadre d'un projet de loi sur le dialogue social, propose que tout dispositif législatif concernant le travail soit précédé d'une négociation avec les partenaires sociaux !
Voilà pour la méthode, exécrable. Sur le fond, la CFDT ne peut que s'opposer avec la plus grande fermeté à ce projet de loi. D'abord, il est profondément injuste, puisqu'il est financé, pour l'essentiel, par les seuls salariés actifs. Il sera difficile de nous faire croire que le «risque dépendance» ne concerne pas le moins du monde les professions libérales, les artisans sans employés et les exploitants agricoles, exemptés de toute contribution. La solidarité, c'est l'affaire de tous. Donc, de tous les revenus. Et de toutes les générations, du moins celles qui ont un revenu. Car dans notre société qui voit cohabiter quatre générations, grâce à l'augmentation de l'espérance de vie, il est impensable de demander à la génération des actifs