L'ennui, avec la réalité, c'est qu'elle est toujours plus complexe que nos slogans. Non, la double peine n'a pas été supprimée par le vote au parlement de la loi sur les étrangers, comme l'a prétendu France Inter, le 29 octobre. Non, dorénavant tout ne sera pas comme d'habitude, comme tentent de nous le faire croire quelques personnes attachées à démontrer finement que le ministre de l'Intérieur est vraiment de droite ! Les nouveaux obstacles rencontrés par les étrangers qui aspirent à vivre en France sont réels... et pas tellement nouveaux. En matière de double peine, nous avons gagné quelque chose, mais quoi ?
Si la double peine est la peine complémentaire d'interdiction du territoire français que peut prononcer un juge à l'encontre de tout étranger, en sus de la peine principale de prison, celle-ci subsiste dans le code pénal, et les organisations associées dans la récente campagne nationale sont unanimes à le déplorer. Pourtant, si la double peine est la mesure d'éloignement du territoire national, prononcée par un juge ou par le ministère de l'Intérieur, qui frappe un étranger dont l'essentiel de la vie est en France, nous constatons que certains groupes de personnes bénéficieront désormais d'une réelle protection. Au premier rang desquelles les personnes séjournant habituellement en France depuis avant l'âge de 13 ans. Nous ne prétendons pas avoir réglé le problème. Nous considérons avoir participé à la prise de conscience d'une profonde injustice et constatons une avan