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TRIBUNE

Evaluer la vidéosurveilllance.

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par Sebastian ROCHE
publié le 19 décembre 2003 à 2h24

La vidéosurveillance se développe rapidement. Avec quels effets ? Nous avons besoin d'évaluations sérieuses pour savoir ce qui marche. Or, la plupart du temps, les raisons qui justifient l'installation d'un dispositif technique sont issues de l'expérience personnelle ou d'anecdotes (Untel m'a dit qu'il pensait que cela avait de l'effet), mais aussi d'une croyance vague (cela devrait avoir un effet puisqu'on peut «mieux voir»), ou d'une étude isolée (dans telle rue d'une ville donnée, on a «enregistré» une baisse de la délinquance à la suite de l'installation de caméras). La plupart du temps, ce sont les sociétés qui conseillent les communes qui sont interrogées par la presse comme expert pour dire si c'est efficace. On comprend que leur réponse est oui.

Mais, seul le recours à des évaluations indépendantes et appuyées sur une méthode indiscutable peut permettre vraiment de trancher. C'est important. L'argent dépensé pour la vidéosurveillance ne l'est pas pour autre chose, et, si cela ne marche pas, il est gaspillé, privant la collectivité d'une réduction de la délinquance très attendue par la population. Les gens ne vont pas éternellement se contenter de bonnes intentions ou de manifestations de volonté (si on installe la vidéo, c'est que le gestionnaire ou l'élu ont vraiment la question à coeur). Plus de sécurité, c'est moins de délits : c'est cela qui est apprécié par les citoyens.

Il y a beaucoup de «pièges» dans les démonstrations apparemment convaincantes, la plus fréquen