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Libération

La valeur du don

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publié le 22 décembre 2003 à 2h26

Noël, période des cadeaux familiaux, mais aussi des campagnes d'appel aux dons de la part de nombreuses associations. Pourtant, qui ne s'est jamais demandé si la fièvre consumériste n'est pas une perte d'argent, de temps, et d'énergie ? En d'autres termes, est-il efficace d'offrir des cadeaux ?

Pour répondre à cette question, certes un peu saugrenue, quelques études ont cherché à mesurer si la valeur des cadeaux, pour celui qui les reçoit, est différente de leur coût, pour celui qui l'offre. Elles montrent à quel point l'analyse gagne à s'ouvrir à des perspectives assez larges. Du point de vue strictement économique, la valeur d'un cadeau peut être représentée en termes monétaires, à travers le montant que le destinataire aurait été prêt à payer pour acheter ce cadeau. Ainsi, un billet de 50 euros vaut toujours 50 euros ; pour un objet, ça se complique. Par exemple, je serais prêt à payer au moins 30 euros pour le dernier CD de Missy Elliot, alors qu'il ne coûte que 20 euros. En revanche, je ne mettrais certainement pas grand-chose (disons 2 euros) pour la dernière oeuvre de la Star Ac', CD qui coûte lui aussi 20 euros. Si on m'offre un CD, sa valeur représentera pour moi 150 % de son coût dans un cas, et seulement 10 % dans l'autre.

Brodant sur cette idée, des économistes ont cherché à mesurer le «coût économique de Noël» : la valeur des objets reçus représenterait ainsi 93 % du coût des objets achetés. Ce chiffre descend à 78 % lorsque le cadeau vient d'un grand-parent, qui