Ne boudons pas notre plaisir. La position exprimée par le président de la République sur la question de la laïcité était la bonne. Naturellement, elle ne règle pas l'ensemble des problèmes que cache le voile. Mais elle s'apparente à la réaffirmation d'un principe républicain dont on peut discuter les modalités, mais non le fondement.
Certes, le port du voile ne met pas en péril la République d'autant qu'il reste très limité. Certes, il existe d'autres manières d'appréhender le problème, comme semblent nous le dire Anglais, Américains et Allemands. Mais la portée du message présidentiel partagé d'ailleurs par presque toute la classe politique est considérable.
Tout d'abord, il devient de moins en moins fréquent de voir les démocraties, qui sont de plus en plus des démocraties d'opinion par définition divisées et par là même de plus en plus relativistes, réaffirmer les principes essentiels qui les fondent. Cette inhibition est devenue très forte car elle apparaît soit comme une sorte de restauration conservatrice, soit comme une atteinte au relativisme. Or même une démocratie libérale a besoin de principes d'ordre sur lesquels on puisse s'appuyer pour vivre ensemble.
Naturellement, le recours à la loi est toujours délicat sur des sujets de société très complexes. Mais nous voyons bien que le renvoi du problème du voile au Conseil d'Etat en 1989 s'est révélé désastreux. Le retour à la loi simplifie l'équation du problème : les signes religieux sont tout simplement bannis de