Ne nous le cachons pas : les élections régionales de mars et les élections européennes de juin risquent de voir une nouvelle poussée du populisme en France. Il faudrait alors savoir décrypter cette angoisse et nous demander si nous avons réuni les conditions pour une nouvelle modernisation de notre pays. Car cette angoisse révèle d'autres questions, au fil de plusieurs scrutins depuis une vingtaine d'années : quels sont les fondements de la légitimité politique moderne alors qu'est transgressé le cadre des Etats-nations ? Comment recréer du lien social de façon à redonner du sens dans l'espace public, alors que le choix paraît fermé entre l'individualisme et le morcellement en «tribus» ? Les entreprises sont-elles capables d'intégrer la diversité culturelle du monde, alors qu'elles doivent dépasser les anciennes frontières ? L'échange peut-il porter l'espoir, au moment où la technologie démultiplie nos capacités de communication et remet en cause l'opposition gratuit-marchand ? Telles sont certaines des questions que voudraient se poser responsables économiques, politiques, culturels, associatifs, syndicaux, sans disposer toujours des lieux où les approfondir. Pourtant, nous ne pouvons pas plus longtemps faire table rase d'un débat sur l'avenir.
J'ai la conviction personnelle, forte, que l'amnésie la plus dangereuse aujourd'hui, c'est celle qui nous priverait d'une «mémoire du futur». C'est pour cela qu'avec des chercheurs, des hommes d'entreprise, des dirigeants politiques e