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Libération

La (fausse) preuve par Kadhafi

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publié le 25 décembre 2003 à 2h27

Le colonel Mouammar Kadhafi aurait-il accepté d'abandonner tous ses programmes de production d'armes de destruction massive et de se soumettre aux inspections internationales destinées à établir sa bonne foi si les Etats-Unis et la Grande-Bretagne n'avaient pas utilisé la force pour renverser le régime de Saddam Hussein ? Le président George W. Bush l'a laissé entendre clairement, qualifiant l'opération irakienne de «message sans détour», et tous les commentateurs américains qui lui sont favorables ont été encore plus explicites. Tony Blair, de son côté, est resté ambigu sur ce point, même si, pour Jack Straw, le secrétaire britannique au Foreign Office, «il est incontestable que le renversement de Saddam a contribué à créer un climat de sécurité qui a facilité la prise de décision courageuse du colonel Kadhafi». Le secrétaire britannique à la Défense, Geoff Hoon, a été encore plus explicite, estimant «impossible de séparer la pertinence de l'action militaire en Irak de la décision libyenne».

Tout cela est bien normal. N'ayant pas pu à ce jour découvrir trace d'armes de destruction massive en Irak, Washington ­ et Londres, dans une moindre mesure ­ persévèrent dans leur révision de l'histoire récente pour justifier a posteriori leur action : peut-être que Saddam Hussein ne possédait plus d'armes interdites et ne représentait donc pas une menace imminente, mais il avait l'intention de s'en procurer un jour. Outre qu'il a libéré le peuple irakien de sa tyrannie, son renversemen