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Libération
TRIBUNE

Pour une charte de la psychanalyse

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L'amendement Accoyer sur la formation des psys menace de mort la pratique freudienne.
publié le 8 janvier 2004 à 21h46
(mis à jour le 8 janvier 2004 à 21h46)

Le texte qui suit est l'intervention que doit faire Bernard-Henri Lévy, lors du Forum des psys samedi, salle de la Mutualité à Paris (14-19 h). Cette assemblée s'inscrit dans la campagne menée contre l'«amendement Accoyer» qui vise désormais à réglementer la seule formation des psychothérapeutes et qui viendra prochainement à l'ordre du jour du Sénat. Cette intervention est publiée dans le n° 3 du Nouvel Ane, la revue dirigée par Jacques-Alain Miller (www.forumpsy.org).

Je ne m'exprime pas ici en tant que praticien, cela se saurait. Ni en tant qu'analysant, ou ex-analysant, cela se saurait aussi. Mais en tant que philosophe ­ un philosophe qui a pu, un jour, oser commencer de philosopher grâce au texte de Freud, ainsi qu'à sa relecture, sa redécouverte, par Jacques Lacan.

Je ne pense pas être le seul intellectuel de ma génération à pouvoir dire cela. Mais voilà, j'en suis un, et c'est à ce titre que j'interviens aujourd'hui dans ce débat.

La définition du sujet comme parlêtre, la déconstruction du cogito, c'est-à-dire du concept de sujet qui nous avait été transmis par la tradition cartésienne, l'idée que les mots ne sont pas seulement des signes mais qu'ils sont constitutifs de la nature même des choses, la formulation du principe selon lequel «il n'y a pas de métalangage» et la mise en question subséquente de toutes les mythologies, idolâtries, religions, bref, le «gay sçavoir» freudien, cette Aufklärung sceptique et pessimiste ­ je pense au pessimisme du vieux Freud, celui d