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Libération
TRIBUNE

Du mou dans la mondialisation

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publié le 28 janvier 2004 à 22h20

Le rituel de la mondialisation n'est plus ce qu'il était. Le traditionnel face-à-face entre mondialistes et altermondialistes, réunis cette année à Bombay, a perdu de sa geste. Davos avait cru redonner un nouveau souffle à son happening alpin après le 11 septembre. Toutefois les débats sur la sécurité ont englouti les discussions sur la mondialisation. Quant à l'altermondialisme, qui avait beaucoup investi dans Lula, il est obligé de déchanter. Sans renier ses engagements, celui-ci défend avant tout les intérêts du Brésil dont il cherche à faire un des bénéficiaires de la mondialisation, y compris en se réappropriant la rhétorique néolibérale.

Pourtant, le désenchantement idéologique ou la routinisation de ces rendez-vous planétaires n'expliquent pas tout.

Le fond de l'affaire est que la mondialisation est entrée dans une ère de fatigue politique qui tient à quatre facteurs : ­ La première est liée aux conséquences que le 11 septembre a eues et continuera d'avoir sur la mondialisation. Or, elles sont considérables. En effet, cet événement a changé le regard que portaient sur elle les plus puissants. Il a ainsi révélé que la dérégulation ne pouvait pas rester limitée aux activités marchandes et que, par capillarité, elle était de nature à s'étendre à l'ensemble des activités d'interaction sociale. D'où, naturellement, la question centrale du retour de l'Etat dans la régulation sociale. Toutefois, ce retour de l'Etat est beaucoup plus ambivalent qu'on ne le croit. Par certains c