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Libération
TRIBUNE

Encore un effort, M. le Président.

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publié le 10 février 2004 à 22h54

Le voile devait bien finir, après tant d'hésitations et de démagogie, devant l'Assemblée nationale ­ avant sans doute qu'il ne s'égaille en mille petits contentieux administratifs. La République a eu sa querelle de l'Eglise et de l'Etat ; elle en est sortie renforcée mais blessée par l'affaire Dreyfus ; la voilà en proie à la question «musulmane» : elle ne saurait la résoudre à la manière coloniale, en pratiquant l'inégalité de droits et de devoirs entre les citoyens.

Mettons-nous d'accord sur un principe : l'espace public, dans la République, ne saurait devenir le lieu d'expression des particularismes, communautarismes, confessionnalismes et autres différentialismes. Les Eglises l'ont admis à leur corps défendant au début du XXe siècle, les communautés juives, protestantes aussi ­ il n'y a aucune raison pour que les musulmans dérogent à la règle. Ils doivent se soumettre aux lois de la République. C'est la condition de la paix des croyances en France. Il est légitime d'interdire le port du voile, ou de quelque autre signe d'appartenance religieuse, dans l'espace public ; il est légitime d'appliquer la même loi à tous dans les administrations publiques (hôpitaux, ministères..). Si certains des Français de confession musulmane ne l'acceptent pas, ils peuvent s'orienter vers des institutions privées qui les marginaliseront du reste de leurs concitoyens, ou rêver à un pays qui pratiquerait la loi qu'ils vénèrent. Ce ne sera pas la République française. Et c'est tant mieux pour l