Si les élections présidentielles américaines avaient lieu aujourd'hui, ce n'est pas George W. Bush qui l'emporterait, mais son adversaire démocrate, John Kerry. Après son triomphe dans les élections primaires, les sondages nationaux le donnent largement vainqueur contre l'actuel Président, à tel point que ce dernier, jusqu'alors attentiste, s'est engagé de façon prématurée dans la campagne, à grand renfort de spots publicitaires et d'attaques ciblées contre le sénateur du Massachusetts.
D'ici à novembre, de nombreux événements peuvent se produire et modifier ce pronostic, et sur ce terrain nul doute que les fonds de campagne joueront un rôle déterminant (les républicains ont d'ailleurs annoncé que le candidat Bush récolterait jusqu'à 250 millions de dollars, un record !). Mais la campagne électorale a déjà apporté deux enseignements :
Pour la première fois depuis la réélection de Reagan, en 1984, la situation internationale et le rôle des Etats-Unis dans le monde risquent de peser lourd dans le choix final des électeurs. A ce titre, il convient de rappeler les références multiples à ces questions parmi les différents candidats, tandis que Bush avait été élu en 2000 après avoir prononcé un seul discours de politique étrangère.
D'autre part, sauf amélioration sensible de la situation en Irak, de progrès significatifs dans la recherche d'une paix juste au Proche-Orient ou dans la lutte contre le terrorisme, les événements internationaux risquent plus de jouer contre George W.