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Libération
TRIBUNE

A bas les réformes

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publié le 6 avril 2004 à 0h08

Et voilà le gouvernement de M. Raffarin mal en point, si remanié soit-il, pour avoir voulu opérer quelques réformes, réformes injustes, mal conçues, mal menées, mal présentées et, pour la plupart, ni faites ni à faire, mais réformes tout de même. Malgré un enrobage idéologique plus habile, un gouvernement socialiste se serait sans doute heurté à pareilles résistances ­ Claude Allègre en a été éjecté de l'Education nationale. Bref, admettons que le mascaret de gauche aux élections régionales n'est probablement pas un hommage à la vertu retrouvée d'un Parti socialiste quasi immobile depuis deux ans, mais un vote avant tout conservateur devant les agitations brouillonnes de M. Raffarin. Les Français ne veulent aucune réforme des retraites ni de la Sécurité sociale, encore moins d'adaptation de notre économie à l'Europe et au marché mondial.

Or, justement, ces réformes, les socialistes au pouvoir, ruinés par les 35 heures, ne les avaient pas faites. Lors de la campagne électorale, l'expérience parlait pour eux. Ils ressortaient leur bilan. Ils criaient : «Arrêtez !» et ne proposaient nulle réforme de remplacement, stratégie prudente. Selon la formule que la philosophe Sandra Laugier applique aux tabous brisés, le PS procurait à ses électeurs «l'illusion de l'audace et le plaisir de la conformité». Cela posé, nos dépenses de santé, parmi les plus élevées du monde, grimpent, gaspillages compris, quatre fois plus vite que la richesse nationale.

M. Raffarin, qui n'a su jusque-là ni go