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Libération
TRIBUNE

Saddam, reviens !

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publié le 13 avril 2004 à 0h12

Dans les démocraties occidentales, il est des sujets presque tabous, qui sortent du cadre du «politiquement correct», et qu'on ne peut évoquer sans faire l'objet de multiples critiques. Ainsi, avec la chute de Bagdad en avril 2003, puis la capture de Saddam Hussein en décembre, ceux qui s'étaient opposés à la guerre en Irak se sont sentis presque coupables, admettant se réjouir de la chute d'une dictature sanglante, histoire de rappeler qu'ils ne la soutenaient pas. L'idée était alors non pas de considérer que ces événements marquaient la fin des hostilités, mais que la disparition du régime était toujours bonne à prendre (pour ne pas dire mieux que rien), façon de satisfaire les sceptiques qui doutaient que cette guerre serve vraiment à quelque chose.

Comme cela pouvait être prévisible, la capture de Saddam n'a rien arrangé. Pis encore, elle pourrait avoir empiré de façon durable la situation d'insécurité. En effet, parmi les groupes qui montrent, aujourd'hui, une hostilité marquée aux forces de la coalition et multiplient les attaques, se trouvent les anciens adversaires de Saddam, qui ont acclamé sa chute, et exigent, aujourd'hui, le départ des Américains et un pouvoir qui garantisse leurs droits. Les chiites, au départ favorables à la présence américaine qui marquait la fin d'une dictature dont ils furent les principales victimes, se ruent à présent sur les troupes coalisées pour les chasser. A une guérilla dans laquelle Washington était opposé aux sympathisants de l'anci