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Libération
TRIBUNE

Sécurité, la poudre aux yeux

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par Daniel VAILLANT
publié le 22 avril 2004 à 0h18

Si effet Sarkozy il y eut, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il ne s'est pas fait sentir lors des dernières élections. Ministre de l'Intérieur, il pensait résoudre à lui seul le problème de l'insécurité. Le voici réfugié à Bercy alors que les nuages s'amoncellent place Beauvau.

Il est temps de tirer un bilan de son action à l'Intérieur : au-delà de la communication, quels sont les résultats obtenus ?

Sa première habileté, facilitée par la campagne démagogique du candidat Chirac : faire passer pour des réussites personnelles les résultats obtenus grâce au travail de ses prédécesseurs et des policiers. Arrivant place Beauvau, il a trouvé un budget en forte augmentation. Les effectifs de police étaient en hausse, les écoles de police pleines, les commissariats ouvraient en nombre. La «démarche stratégique pour la police nationale de 2002 à 2006» que j'avais élaborée fut à la source d'une grande partie des mesures utiles des lois Sarkozy.

Ces instruments à sa disposition, il a pu lancer des réformes que nous nous étions engagés à conduire : rapprochement police-gendarmerie, redéploiement des effectifs que nous avions enclenché, réforme des CRS ou de la police aux frontières, mise en place des «opérations ciblées répressives» rebaptisées GIR, ou encore renforcement de la police judiciaire. Mais, entraîné par son goût frénétique du faire-savoir, M. Sarkozy n'a pu s'empêcher de se laisser aller à la démagogie, ou à l'adoption de dispositions aussi spectaculaires qu'inopérantes.

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