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Libération
TRIBUNE

Une musique qui sonne faux.

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publié le 7 mai 2004 à 0h31

Entre 1997 et 2002, quelques professionnels de l'édition musicale, des nouvelles technologies et des médias avaient prévu l'inéluctable. L'industrie du disque n'avait pas le choix : il lui fallait accepter une profonde mutation de ses métiers pour s'adapter à la production numérique et à la distribution immatérielle de la musique. Question de survie. Et surtout, pour être novateur, ouvrir le milieu musical aux autres acteurs économiques que sont les opérateurs de télécoms, les fabricants de produits électroniques et informatiques. Les Cassandre ont été accablés de sarcasmes et d'anathèmes par ceux qui, en France, avaient et ont encore la responsabilité de la destinée du secteur.

Aujourd'hui, le constat est là. Avec une chute de 21 % des ventes au premier trimestre 2004, le marché du disque français est au bord du naufrage. Pourtant, il y a deux ans, à l'été 2002, la délégation française au Salon international de la musique de Cologne vantait à qui voulait l'entendre la bonne santé du marché français (+ 4,4 %), face à l'Allemagne et aux Etats-Unis. Au moment où les cocoricos se faisaient entendre dans le milieu musical, les opérateurs de télécoms préparaient la rentrée 2002 avec le lancement à grande échelle de services de haut débit.

Pour se défendre, les représentants de l'édition musicale française accusent maintenant le haut débit de tous leurs malheurs. Et, pour toute réponse, ne voient leur salut que dans l'application de la stratégie de leurs collègues américains, le tou