Les difficultés militaires rencontrées par les Américains en Irak sont patentes. Elles paraissent cependant mineures par rapport à la dégradation du prestige et de la popularité des Etats-Unis. Les photos d'exaction sur des prisonniers irakiens vont probablement avoir une onde de choc durable, bien au-delà du seul monde arabe. Comment chiffrer, en termes d'image, le coût du sourire éclatant de la soldate Lynndie England dans le monde musulman ? Elle peut être considérée comme le meilleur sergent recruteur de Ben Laden.
S'agit-il d'actes isolés, immédiatement punis par la hiérarchie ? Les révélations en cours montrent que le phénomène est bien plus général. Mais n'est-ce pas le propre des armées d'occupation que de se livrer, peu ou proue, à ce type de forfaits ? N'est-on pas ici dans la logique qui a prévalu pour établir la prison de Guantanamo ? On imagine d'ailleurs facilement que, si des soldats irakiens s'étaient livrés à ces comportements sur des soldats américains, le président Bush en aurait immédiatement attribué la responsabilité à un régime qui ne respecte aucune valeur et non à des soldats dévoyés. Et il ne se serait pas contenté de regrets (à défaut d'excuses), tardifs et limités.
Il faut se rendre à l'évidence. L'armée américaine, qui a été un court instant considérée par les Irakiens comme une force de libération, puis assez rapidement d'occupation, est depuis longtemps perçue comme une armée de répression. On ne voit pas par quel miracle sa présence pourrait êtr