Depuis le 28 avril 2004, les photos et les vidéos des tortures exercées par les soldats américains sur les prisonniers irakiens tournent inlassablement autour du monde. En attendant d'autres révélations. Effet politique mondial catastrophique : les forces du bien font la même chose que les forces du mal.
Sans parler de ces autres images, aussi épouvantables, de l'armée israélienne en Palestine et à Gaza. Il y aura de plus en plus d'images légales et illégales, volées ou non, truquées ou non, sur un marché de l'information de plus en plus compliqué et parfois douteux. Personne ne peut plus rien contrôler. Sauf à instaurer une impossible et illusoire censure mondiale.
La rupture ? Aujourd'hui tout le monde voit tout et sait tout. Plus rien ne peut rester longtemps secret. C'est un immense progrès, à condition qu'il y ait par ailleurs un cadre et une régulation, car rien ne dit que la vérité et l'information sortiront victorieuses de cette révolution où les lobbies sont aussi nombreux que les forces démocratiques. Les situations de guerre et de terrorisme font un effet de loupe sur cet enjeu imprévu il y a trente ans : que faire quand tout peut être, montré, détourné, remonté ? Comment se repérer dans ce tohu-bohu d'images et d'informations aux finalités si contradictoires ?
Le risque ? Le discrédit de l'information et finalement le refus des publics. Hier, l'information était rare, et si elle n'était pas toujours vraie, elle était vérifiable. Aujourd'hui, elle est surabondante, a