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Libération
TRIBUNE

Irak: triste bilan d'une invasion

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publié le 28 juin 2004 à 1h13

Quinze mois après l'invasion américano-britannique, et au moment où les Etats-Unis prétendent retirer leurs troupes, il est nécessaire de faire le point sur la situation en Irak. Cette invasion se solde, au regard des objectifs politiques affichés (établissement de la démocratie à l'américaine et respect des droits de l'homme en Irak), par un échec cuisant sur le terrain et un gâchis aux conséquences régionales et mondiales dévastatrices. Le péché originel de cette entreprise guerrière ­ le viol de la légalité internationale par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ­ n'a jamais pu être occulté. Aucune des puissances qui s'y sont opposées ­ France, Chine, Russie, Allemagne ­ n'a accepté de le légitimer : elles ne sont d'accord que pour appeler l'ONU à jouer un rôle dans l'imbroglio actuel. Plus grave : l'Espagne, qui avait aliéné son indépendance en se hissant sur les chars américains, a abandonné le couple Bush-Blair en retirant ses troupes d'Irak.

Avec la montée de la résistance sur le terrain, cela a été sans doute le coup le plus dur porté à l'invasion. Aux Etats-Unis, aussi bien l'ex-président Clinton que Kerry, le candidat démocrate à la prochaine élection présidentielle, rappellent régulièrement que Bush a fait de graves erreurs dans la gestion de cette guerre. Il est vrai que le système même du pouvoir aux Etats-Unis est ébranlé par les diverses révélations sur les méthodes mensongères de l'équipe de Bush : le chef de la CIA, Georges Tenet, a dû démissionner pour fauss