Menu
Libération
TRIBUNE

Sortir des 35 heures par le haut

Article réservé aux abonnés
publié le 6 septembre 2004 à 2h00

Le débat sur les 35 heures paraissait presque dépassé en France. Il refait surface dans l'actualité de manière brutale et inattendue avec ce cortège d'entreprises qui font un chantage à l'emploi et menacent de délocaliser dans des pays à bas coûts si les employés n'acceptent pas de travailler plus et gratis : en somme, les 35 heures à l'envers ! Le mouvement est parti d'Allemagne chez Siemens avec l'accord des syndicats, il a fait depuis des émules chez DaimlerBenz ; et par ricochet en France chez Bosch, Seb et le producteur de volailles Doux. A la rentrée, il pourrait faire tache d'huile et se propager partout en France. Le paradoxe, c'est que les 35 heures ont été instaurées au nom de l'emploi qu'il fallait partager, et qu'elles sont instaurées à l'envers aujourd'hui au nom de l'emploi à sauver. Dans les deux cas, il s'agit d'une erreur imposée aux travailleurs : après le cadeau empoisonné, le retour des corvées !

La première erreur est bien connue : c'est l'activité qui crée l'emploi, et les pays qui ont la croissance la plus forte sont aussi ceux où le taux d'emploi est le plus élevé et où les actifs travaillent plus longtemps qu'ailleurs. Peu de dirigeants socialistes ont reconnu cette erreur qui consiste à ponctionner les fourmis pour encourager les cigales. L'histoire fera le bilan des dépenses pharaoniques engendrées par les lois Aubry. La facture s'élèverait déjà à plus de 20 milliards d'euros par an pour 200 000 emplois ainsi créés par le partage malthusien, soit di