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Libération
TRIBUNE

«Non», ce n'est pas si grave

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publié le 6 octobre 2004 à 2h27

Ça part en vrille ! Le débat européen part en vrille ! Les «oui» et les «non» fusent de toutes parts. En signature collective ou en position individuelle. Toutes les ressources sont mobilisées : les morts qu'on fait parler, les retraités qu'on fait écrire, les pensées qu'on fait se retourner, les arrière-pensées qu'on fait sortir... Au risque de télescopage. Si Mitterrand a vraiment soutenu qu'un prétendant à l'Elysée ne peut dire non à l'Europe, il faut en conclure que Fabius a abandonné toute idée d'être candidat et que ceux qui prônent le «oui» le font uniquement pour être dans la course ; mais, les mêmes qui rappellent l'adage mitterrandien se déclarent purs de tout positionnement présidentiel et... soupçonnent Fabius d'avoir choisi le «non» uniquement pour s'imposer comme le candidat de la gauche en 2007 ! Sans doute. Peut-être. Et alors ? Ça mène où, pour les citoyens, toutes ces histoires supposées, ces itinéraires reconstruits, ces futurs imaginés ? Assurément pas très loin. L'envie vient donc de partir d'ailleurs, et par exemple, puisque la position de Fabius a suscité un tel énervement, de cette interrogation-là : peut-on dire «non» au référendum ? Evidemment, tout dépend de la question posée. Il faut en conséquence y porter attention.

1. La question n'est pas : êtes-vous pour ou contre l'Europe ? Malgré la tentation de certains de provoquer cette montée en généralité pour n'avoir pas à descendre dans la défense d'un texte particulier qui, au fond, ne les satisfait