Chers amis, je fais partie de ceux qui suivent de près le débat autour du projet de Constitution sans avoir pour autant à se déterminer dès maintenant car ils ne sont pas membres du Parti socialiste. A ce stade, votre discours ne m'a pas encore entièrement convaincu.

Je vous suis quand vous rappelez que ce traité comporte un certain nombre d'avancées par rapport au traité de Nice, même si celles-ci ont été sérieusement rabotées par les ultimes négociations entre chefs d'Etat et de gouvernement. D'accord aussi pour récuser le terme de Constitution que Valéry Giscard d'Estaing a absolument voulu accoler à ce traité, emporté par sa soif de laisser une trace indélébile dans l'histoire. Et, en conséquence, d'accord pour refuser le discours stéréotypé sur le «libéralisme gravé dans le marbre» : ce qu'il y a de mauvais dans ce texte (et il y en a beaucoup notamment dans sa troisième partie) se trouve déjà dans les textes actuels et son adoption ne changerait (malheureusement) rien de ce point de vue. D'accord également pour refuser pour la même raison l'argument du «on en prend pour trente ans» : l'adoption de ce traité n'empêcherait pas plus que celle de l'acte unique, du traité de Maastricht, de celui d'Amsterdam ou encore de Nice de négocier un nouveau traité d'ici cinq ans, comme cela a été la pratique constante ces derniers temps. D'accord enfin avec vous pour ne pas subordonner l'attitude à adopter vis-à-vis de ce traité à des considérations subalternes de politique intérieure