L'annonce récente de Médecins sans frontières (MSF) de ne plus faire appel à la générosité de ses donateurs a entraîné des interpellations de la part des médias vis-à-vis des ONG et provoqué un certain émoi parmi les associations de solidarité internationales. Si le réalisme et le souci de transparence de cette décision obéissent, de la part de MSF, à de louables mobiles, la médiatisation de cette décision interroge et n'est pas sans conséquences potentielles sur l'opinion publique, voire les donateurs institutionnels.
La portée symbolique des prises de parole des grandes ONG constitue l'un des atouts majeurs au service des causes qu'elles défendent, leur contenu n'est donc jamais totalement anodin. Quels sont les éléments d'analyse brute de cette catastrophe humanitaire en Asie ? Avec toute la prudence de rigueur quant à la fiabilité définitive des chiffres annoncés, les premières estimations font état de 160 000 morts, environ 500 000 blessés, des dizaines de milliers de sans-abri, de déplacés et de réfugiés.
En regard nous avons, en France, des ONG qui interviennent dans le champ de l'aide humanitaire d'urgence, et qui, pour les plus importantes d'entre elles, mobilisent un budget annuel, toutes actions confondues (y compris leurs frais de fonctionnement) variant de 50 à 100 millions d'euros.
Pour donner un ordre de grandeur, et de comparaison, la principale ONG humanitaire française dans le champ de la santé a donc un budget de fonctionnement équivalent à celui de l'hôpital