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Libération

Les fautes des leaders du oui

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publié le 9 février 2005 à 0h27

En 1992, lors de la campagne pour le référendum de Maastricht, les leaders nationaux du oui avaient commis trois grosses erreurs : ils avaient lourdement sous-estimé le renfort considérable que le mécontentement social garantit aux partisans du non ; ils avaient ingénument fait campagne commune, socialistes et libéraux voisinant parfois sur des estrades malencontreuses ; ils ne s'étaient véritablement mobilisés qu'un bon trimestre après les champions du non. Conséquence logique, le oui, d'abord archifavori, ne s'était imposé que sur le fil. Cette fois-ci, ni Jacques Chirac, ni Jean Pierre Raffarin, ni les chefs de files du PS, de l'UDF et de l'UMP ne prennent à la légère le référendum sur la Constitution européenne. Ils savent bien que chaque sujet de protestations sociales constituera mécaniquement un affluent du fleuve du non. Ils se garderont bien de faire de nouveau campagne commune et ils s'emploient même activement à marquer leurs différences. Il faudrait être de mauvaise foi pour nier que le PS se comporte en partie d'opposition, opposition d'airain et pas opposition de caoutchouc. Enfin, le référendum interne du PS, avec son épilogue si net en faveur du oui (alors que les pronostics annonçaient une victoire étriquée), a eu le mérite d'ouvrir le débat largement à l'avance. Les champions du oui n'ont pas reproduit cette fois-ci leurs erreurs d'antan.

Malheureusement, ils les ont remplacées par d'autres fautes. D'abord, l'affaire stupide du projet de directive Bolkestein