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Libération

L'escarpin de Condoleezza Rice

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publié le 11 février 2005 à 0h30

Il est des nouvelles qu'il faut relire plusieurs fois, pour les savourer comme elles le méritent. Ainsi ces quelques lignes du Monde, reprenant le Washington Post à propos de la conférence de Condoleezza Rice à l'Institut d'études politiques de Paris. Lors de cette causerie devant une salle composée en grande majorité d'invités de l'ambassade américaine, seuls deux étudiants avaient été admis à interroger la secrétaire d'Etat. Et l'un d'entre eux, auteur d'une question sur le poids des chiites en Irak, a admis que «ce n'était pas son premier choix». Il aurait préféré demander : «George Bush n'est pas particulièrement bien perçu dans le monde, spécialement au Moyen-Orient. Pouvez-vous y changer quelque chose ?» «Mais, relate le Monde, soumise comme les autres questions à l'approbation de l'école et du département d'Etat, cette question a été écartée.» Il est vrai qu'elle était d'une rare insolence. «Pas particulièrement bien perçu» : on imagine l'esclandre ! On rappelle à cette occasion que l'Institut d'études politiques de Paris vient de créer une école de journalistes. On peut être pleinement rassuré sur leur future indépendance.

Donc, Condoleezza Rice s'en venait tendre la main à la France, plongeant les médias dans un dilemme : comment traiter cette information, comment montrer cette offensive de séduction sans prêter leur propre main à cette «main tendue» ? D'abord, comment appeler la titulaire de la main ? On note une forte progression du «Condi» sur le «Condoleezza Rice