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Libération
TRIBUNE

Ecole, pour la réforme informelle

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par André Giordan
publié le 15 février 2005 à 0h35

L'école n'a pas d'histoire ! Trente ans de réformes successives non préparées, non partagées, inachevées, pas évaluées n'ont servi à rien... Et pour confirmer cet état de fait, le nouveau ministre de l'Education va proposer sa réformette personnelle : une supposée nouvelle loi d'orientation. Pourtant, un peu de recul sur un passé récent montrerait que le changement de l'école ne se légifère pas... et que le changement ne vient jamais d'en haut !

Cette difficulté de mutation n'est pas l'apanage de l'école : toute organisation réagit de la sorte. Dans tout système humain (individu, service, entreprise, institution), le fait de légiférer ou de décréter un changement immédiat et brutal est ressenti par ses éléments ou ses membres comme un diktat. Tous le vivent comme une agression et réagissent immédiatement en opposant toute l'énergie de leurs résistances.

Les mesures seraient-elles favorables ou porteuses d'innovations qu'il en serait ainsi ! Le renforcement de l'enseignement des langues vivantes, les diverses dispositions propres à soutenir les élèves en difficulté (classes relais, heures de soutien), l'augmentation du volume des bourses, l'objectif de commencer à penser la formation dans les instituts universitaires de formation peuvent difficilement passer pour des mauvais coups assenés à notre système éducatif.

Sur un plan européen, nous constatons que les institutions qui ont le plus fait l'objet et les frais de tentatives de réformes maladroitement engagées s'avèrent précis