Jean Paul II, à peine sorti de la polyclinique Gemelli, a donc annoncé qu'il avait l'intention de poursuivre sa mission. Le vieux souverain pontife 84 ans , désormais impotent, incapable de faire un pas sans être soutenu et presque porté, la main tremblante, la voix mourante, la tête retombant tragiquement sur l'épaule comme s'il était en croix, n'envisage pas de démissionner et se refuse à tout renoncement. Il souffre le martyre, la maladie de Parkinson l'envahit depuis dix ans et ne lui laisse pas de répit, il porte les cicatrices et les séquelles du terrible attentat qui aurait eu raison de moins robuste que lui, il a subi plusieurs opérations moins anodines que ne le prétend le porte-parole du Vatican. La mort le frôle quotidiennement et, cependant, il persiste à vouloir occuper le trône de saint Pierre. Il luttera jusqu'au bout, il endurera le mal et chaque étape de son calvaire, mais il résistera jusqu'au moment ultime. Il pense agir ainsi pour le bien de l'Eglise catholique et oeuvrer du même coup pour son propre salut. Son courage et son stoïcisme impressionnent, même s'ils semblent inspirés par un mysticisme du Haut Moyen Age. Derrière cet exercice cruellement sacrificiel, comment ne pas discerner cependant un absolutisme monarchique et une déviation pathologique de l'exercice d'un pouvoir cathodique ?
Au sein du monde occidental, le Vatican est en effet aujourd'hui le dernier bastion d'un pouvoir absolu. Une fois élu, le souverain pontife règne sur son Eglise com