En forme d'allégorie ou d'apparentement discret, dans Libération d'hier, page 7, derrière le bouclier d'un marchand à grande surface publicitaire, il est revenu, le CRS-SS de notre belle jeunesse... Retrouvaille plaisante, assurément, au lendemain de la manif lycéenne qu'on suivit avec bienveillance et reconnaissance, non sans se demander si elle ne constituait pas la dernière en date de ces protestations empiriques et confuses qui sont le sel du pavé ; même si «par délégation», encore, tant on distingue mal qui gouverne, ni qui s'oppose. Alors, Fillon, tout ça pour ça ? Ces milliers de réunions préparatoires à ce fameux rapport Thélot, hypocrites postures pour dissimuler de trop claires coupes budgétaires, et même pas le courage d'énoncer en clair une reculade ? Tant au PS qu'à l'UMP, on dirait les partisans du oui au traité constitutionnel européen (pourtant majoritaires ici et là, dit-on) tétanisés par la moindre initiative franche, qu'elle soit de gouvernance ou d'opposition. L'assemblée godille ou godillotte sans trop savoir à propos de quoi un pas en arrière, deux pas en avant et vice versa et la rue s'anime ponctuellement avant de retrouver son hésitante léthargie. Elle serait à qui veut la prendre, mais qui la veut ? Les gosses que, comme lundi, peu de profs encadrent. Ils sont bien, pourtant, les gosses. Ils apprennent, et leurs «tribus», même quand on les regarde de sa fenêtre, valent des groupuscules. Leurs masses colorées chantent une jeunesse tout à la fois
CRS entre chiens et loups
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par Pierre Marcelle
publié le 17 février 2005 à 0h37
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