Olympia, 14 février 2005, les coulisses. Trois portraits, trois prénoms au fronton du boulevard des Capucines ainsi que sur le fond de scène du music-hall parisien : Florence, Hussein, Giuliana. C'était, après la soirée des comédiens au théâtre du Rond-Point des Champs-Elysées, celle des chanteurs et musiciens, et j'en étais. Serge July et Robert Ménard m'ont persuadé de reprendre ma guitare. Pour Florence, pour un soir.
Des loges communes, je me retrouve avec Moustaki, Bruel, Dibango, Le Forestier, Bertignac, Raphaël, Souchon, Voulzy, Higelin, Lavilliers... Aucune concurrence, que la foi commune d'être là pour ces visages en lettres de néon rouge, dire non à l'arbitraire de leur détention, à leur absence. Nous savons tous que nous sommes présents et réunis pour ne pas nous retrouver orphelins de mots, d'images, de sons, que les journalistes ne doivent risquer que leur honneur, jamais leur vie.
Plutôt habitué à la condescendance affichée qui règne dans les milieux littéraires, je retrouve là une fraternité oubliée parmi des saltimbanques que je n'avais pas fréquentés depuis longtemps. Je compris ce soir-là le pourquoi de cette transparence et de ce pacte entre nous, invisible : un trac commun, la tension de venir s'exposer devant 2 500 spectateurs et en même temps savoir que chacun allait honorablement remplir avec talent ce contrat minimal.
Etre des auteurs et musiciens et en même temps acteurs d'une technique et d'une maîtrise, jouer de sa voix, d'une guitare, du saxophone, d