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Libération
TRIBUNE

Etats-Unis, de l'eau dans leur bourbon

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publié le 28 février 2005 à 0h45

C'est à une véritable opération de séduction que George W. Bush s'est livré au cours de son séjour en Europe. Confirmant les messages délivrés quelques jours auparavant par Condoleezza Rice et Donald Rumsfeld, le Président a voulu enterrer la hache de guerre que l'Irak avait fait surgir entre Washington et les Européens.

Lorsque la France et l'Allemagne s'étaient opposées aux projets américains de guerre contre l'Irak, de nombreuses voix s'étaient élevées pour les mettre en garde contre les dangers qu'elles couraient à s'opposer à la première puissance mondiale, quelle que soit la justesse de leurs arguments.

Lorsque la guerre fut terminée, en avril 2003, les mêmes ­ ou presque ­ recommandaient à Paris et à Berlin de se joindre à l'occupation militaire de l'Irak, l'opposition aux Etats-Unis pouvant les exposer à de graves déconvenues. On entendit de nouveau ce genre d'arguments après la capture de Saddam Hussein en décembre, et après la mise en place d'un gouvernement provisoire irakien en juin 2004. En novembre 2004, on nous affirmait que, Bush ayant été réélu, ceux qui s'étaient mis en travers de son chemin allaient payer le prix de leur dissidence. Or, depuis le mois de janvier, c'est exactement le contraire qui se produit : Condoleezza Rice, qui parlait de «punir la France», a fait de Paris le moment fort de son séjour européen. Donald Rumsfeld s'est moqué de lui-même à propos de la distinction entre vieille et nouvelle Europe. Et le président Bush a fait assaut d'amabilit