Quel chemin parcouru depuis Cesare Lombroso (1835-1909) ? Tout en analysant le phénomène criminel de son XIXe siècle, ce criminologue affirmait pouvoir identifier physiquement le profil type du criminel : front bas, regard dur, pommettes saillantes, mâchoire développée, insensibilité à la douleur, daltonisme. Qu'en est-il aujourd'hui ?
«La crédibilité de l'enfant est totale. L'agresseur oppose une dénégation farouche face aux accusations portées. Sa personnalité est celle d'un homme psychorigide et fruste qui met en avant une souffrance somatique associée à un vécu de complot. C'est un homme carencé qui se vit comme une victime. Sa responsabilité pénale est entière.» Au risque de surprendre, parmi les lecteurs non initiés, il ne s'agit aucunement de morceaux choisis tirés de la thèse de doctorat de Céline, ni même de phrases prélevées du synopsis d'un épisode de la série Urgences. Il s'agit de ce que l'on peut lire dans le rapport d'un expert médico-psychologique près la Cour de cassation.
Dans ce dossier, l'accusé clamait son innocence. Mais il mentait, puisque le médecin expert l'avait scientifiquement démontré. La prétendue victime ne s'est jamais rétractée. Parole du monsieur contre parole de l'enfant. Rien d'autre au dossier... hormis l'analyse de l'expert. Mais enfin, maître, il y a quand même le rapport de l'expert ! avait clamé le juge, interrompant l'avocat dans sa plaidoirie. «La crédibilité de l'enfant est totale.» Combien de fois la phrase aura-t-elle retenti dans