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Libération
TRIBUNE

Pour une fiscalité citoyenne

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par Eric KESLASSY
publié le 1er mars 2005 à 0h47

Notre société se trouve «au bord de l'explosion sociale». Cette expression n'est pas celle d'un révolutionnaire nostalgique de la lutte des classes mais celle du ministre Jean-Louis Borloo. L'importance des inégalités, en ébranlant la cohésion sociale de notre nation, est en effet à la source d'un malaise profond qui traverse notre République. Redonner un sens au pacte républicain qui doit unir les citoyens suppose de mettre en oeuvre des réformes équitables. Dans ce contexte, la recherche de l'équité ­ qui consiste à tenir compte des avantages (et donc des handicaps) socio-économiques des individus dans le but de favoriser l'égalité ­ n'a jamais paru aussi nécessaire. D'ailleurs, cette demande de justice sociale explique en partie les récentes défaites électorales de la majorité présidentielle.

Un des meilleurs moyens d'apprécier la façon dont un pays appréhende la notion d'équité réside certainement dans l'analyse de son système fiscal. La manière dont un Etat perçoit et redistribue une partie des richesses en dit beaucoup plus long sur sa conception de l'équité ­ et donc de l'égalité ­ que les discours électoraux ou les professions de foi en tout genre.

Or, force est de constater qu'au cours des derniers mois, la politique fiscale menée par Jean-Pierre Raffarin n'a pas tenu compte de l'équité. A la suite des promesses électorales du candidat Jacques Chirac, l'impôt sur le revenu ­ soit le prélèvement le plus progressif ­ a été baissé. Dans le même temps, les taxes indirecte