Il existe des besoins qui se manifestent de façon pressante au quotidien mais qui sont souvent ignorés ou négligés par les entreprises de l'économie productive, parce qu'ils ne relèvent ni de la production de masse, ni des technologies de pointe et qu'ils sont considérés comme peu générateurs de profit.
Ce sont précisément ces besoins auxquels s'attache le plan Borloo de développement des services à la personne en lien avec les profondes évolutions de la société : allongement de la durée de vie, travail féminin, mobilité des individus et des couples, multiplication des risques... Ces services constituent de puissants facteurs de fabrication d'emplois en substitution, en «déversement» de ceux qui sont supprimés par les entreprises les plus engagées dans la recherche de compétitivité. De fait, ils emploient dès maintenant 1,3 million de personnes avec un taux annuel de croissance de 5,5 % et le plan Borloo se propose de doubler ce taux, permettant de créer 500 000 emplois en trois ans.
Au plan macroéconomique, cet enjeu est réaliste et l'objectif prudent. La haute productivité des secteurs techniquement avancés, l'effet des bas salaires des pays du Sud dégagent dans nos pays un fort supplément de pouvoir d'achat. Une part significative peut être mobilisée vers les services à la personne. Un tiers ou un seul quart du pouvoir d'achat gagné laisse une marge de manoeuvre pour solvabiliser la demande de services.
Encore faut-il que l'offre soit séduisante, d'accès ouvert au plus grand