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TRIBUNE

La laicité ne doit pas privilégier une religion au dépend des autres.

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publié le 15 avril 2005 à 1h47

J'ai participé aux travaux de la commission présidée par Bernard Stasi avec le souci constant d'y faire valoir la laïcité, sans privilège d'aucune religion, ni des religions par rapport aux humanismes athée ou agnostique. Il en allait selon moi de l'égalité républicaine, qui exclut toute hiérarchie entre les convictions spirituelles. Il en allait également de l'authenticité d'une vie spirituelle déliée, qui ne se confond pas avec le désir de privilèges temporels. J'ai souhaité une réaffirmation laïque non seulement par la loi qui protège l'école de toutes les manifestations ostensibles d'appartenance religieuse mais aussi par diverses recommandations propres à promouvoir la laïcité chaque fois qu'elle est mise en cause. Ainsi, le rapport de la commission rappelle qu'il n'est pas normal que certaines communes de France ne disposent pas d'écoles publiques, et propose que les cours de religion dans les départements concordataires d'Alsace-Moselle cessent d'être systématiquement inscrits dans l'horaire normal des enseignements. Imaginerait-on des cours d'humanisme athée avec obligation pour les familles de croyants de solliciter une dispense de ces cours pour leurs enfants ? Je regrette que le gouvernement s'en soit pour l'instant tenu à la seule loi concernant les signes ostensibles. Il fallait par ailleurs que soit exemplaire l'attitude des responsables politiques, de droite ou de gauche, pour que l'action entreprise en faveur de la laïcité soit crédible. Nous sommes loin du c