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Libération
TRIBUNE

Hétéroclite non néerlandais

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par Eddy M. HABEN JANSEN
publié le 9 juin 2005 à 2h32

Seules 25 municipalités, sur les 450 que comptent les Pays-Bas, ont majoritairement voté oui à la Constitution européenne. Il s'agit principalement de villes cossues et sans histoires. C'est près d'Arnhem que le oui a enregistré son plus gros score (62,7 %), dans le petit village de Rozendaal, l'un des plus fortunés du pays. Et c'est dans la municipalité d'Urk, petite communauté de pêcheurs isolée, que le score du non a explosé, avec 91,6 % des suffrages, et ce, pour deux raisons majeures. D'une part, les pêcheurs sentent leurs affaires menacées par la coopération européenne. D'autre part, s'agissant d'une communauté à dominante protestante orthodoxe, ses membres craignent pour la préservation de leur identité. A moindre degré, le non a également raflé la mise dans toute la Bible Belt néerlandaise, petite langue de terre à forte concentration protestante qui s'étend du Sud-Ouest au Nord-Ouest. Les autres réservoirs du non se trouvent dans les régions où le populiste Fortuyn jouissait d'un solide soutien, ainsi que dans les zones traditionnellement socialistes et communistes de l'est de la Groningue, au nord-est du pays.

Dans ce qu'on a appelé «l'école du référendum», notre institut a organisé une consultation témoin, faisant intervenir 25 000 élèves âgés de 15 à 18 ans, lesquels ont largement plébiscité le non, à hauteur de 69,9 %. Et si certains hommes politiques ont réagi en déclarant qu'ils s'attendaient à ce que la jeune génération vote massivement «pour l'Europe», d'autr