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Libération

Pénard pépère

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publié le 9 juin 2005 à 2h32

Je me souviens que c'est le 26 janvier 2000 que je pris ce pari que Pinochet jamais hélas ne répondrait des crimes de sang de son golpe et de sa dictature contre les droits de l'homme et leurs partisans (3 000 morts estimés) devant la justice chilienne. A cette époque, les autorités britanniques se déclaraient «enclines» à extrader la vieille ganache, et de facto le faire échapper à sa comparution devant un tribunal international. Les tribunaux pénaux internationaux, je suis pour ; je préfère Slobodan Milosevic sur le banc des accusés du TPIY à La Haye que Mladic et Karadzic planqués et protégés par leurs miliciens et la police serbe dans la banlieue de Belgrade ­ et Pinochet dans sa résidence de Santiago ; en ces affaires de droit qui ne sont pas communes, je fais confiance à des cours internationales plus qu'aux juges des Etats-nations, écrasés par leurs nationales raisons d'Etat ; et j'eusse préféré évidemment, en cette occurrence, avoir cent fois eu tort. Mais après avoir, en 2002, abandonné les poursuites dans l'affaire de la «Caravane de la mort» en invoquant la «démence» de l'accusé, les juges chiliens ont mardi mis un terme à celles engagées contre lui dans le dossier de ladite «Opération Condor». Le fait que leur cour d'appel ait décidé de lever l'immunité du général putschiste afin de se mettre en situation de le juger (dans un an ou dans dix, et plus vraisemblablement jamais) pour évasion fiscale ne nous console pas, et, serions-nous cynique, ne nous amuserait mêm