Si l'on peut se réjouir de l'intense débat politique qui s'est déroulé autour du référendum, il faut aussitôt dissuader ceux qui, surtout dans le camp du non, voient des lendemains qui chantent pour la gauche.
Car la gauche est en miettes et elle a moins que jamais les moyens de gagner les prochaines échéances électorales et, plus grave, de gagner de vraies batailles sur le terrain des luttes diverses qui seront nécessaires. En grande partie parce que l'écologie politique et l'altermondialisme, les deux forces qui avaient renouvelé la pensée et le projet de la gauche, se sont fait dépasser et abuser par la forme du débat et par certains partis de la gauche la plus conservatrice. L'écologie politique a réussi à diffuser l'idée que le «progrès» des sciences et des techniques ne garantissait en rien un développement humain et environnemental harmonieux et qu'au contraire, les prétentions à la maîtrise de développements toujours plus productifs se retournaient contre l'humanité et contre la planète. Grâce à elle, la solidarité «organique» avec nos écosystèmes ne peut plus être ignorée. Pour sa part, l'altermondialisme a montré le premier que le capitalisme financier était à la source de la globalisation délirante que nous connaissons. Dans ce nouvel âge du capitalisme, les repères issus des capitalismes marchands et industriels sont tous à revoir. La machine à broyer les solidarités et à organiser la fluidité générale s'attaque à tout, y compris à nos vies personnelles et aux str