Mars 2005 : centenaire de cela qu'Albert Einstein établit et qui, aux esprits rétifs (comme le mien, par exemple) aux choses scientifiques, ne saurait se décrypter dans des équations : le temps n'est pas un concept invariant, le temps est relatif. Juin 2005 : dans le temps même de la célébration einsteinienne, la vie qui va-la vie qui vient inscrit simultanément aux unes des journaux, mais à des années-lumière d'un pédagogique tableau noir, deux espèces de laps : lundi dernier, celui de 157 jours, et le surlendemain mercredi, celui d'un pauvre centième de seconde. Et, tandis que flottent des souvenirs ombreux dans des éthers physico-mathématiques toujours recommencés, tout soudain devient lumineux. Même c'est dire... la loi établissant que la vitesse de la lumière dans le vide est absolue et universelle. Et même le temps du sceptique et paradoxal Zénon d'Elée (1) revisité par Paul Valéry. Des 157 jours noirs, celle qui les subit dit que «c'est très long à vivre et très court à raconter». Et on se plaît à imaginer que, du centième de seconde gagné sur l'ancien record du monde du 100 mètres plat, Asafa Powell pourrait tout à l'inverse proclamer que c'est à la fois très court à vivre et très long à raconter et spécialement à l'instant où, sur le stade d'Athènes, le panneau officiel fait soudain basculer le chiffre de 9'78'' (record égalé) en 9'77'' (record battu). De la relativité du temps, de la lumière et de l'espace aperçue dans nos deux laps parallèles, le plus grand
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