Et tandis que le président de l'U.E. Jean-Claude Juncker exprimait ì combien à raison! sa «honte» en évoquant le rejet de l'offre des nouveaux pays membres («tous plus pauvres les uns que les autres») de renoncer à leurs avantages pour que s'élabore un budget, je me demandais si Chirac et Blair les aimaient tant que ça, les plombiers mal polis et les paysans miséreux du grand Est continental... Bien des masques sont tombés ce week-end à Bruxelles, et bien des postures se sont révélées, sans que s'interrompe la lancinante leçon de morale culpabilisant un non référendaire proclamé responsable d'une crise qu'il eût été si simple d'éviter! Sûr qu'avec une «constitution» plébiscitée, ce Waterloo se fût transformé en Nuit du 4 Août! Quelle farce, et quelle triste farce... Au Conseil des Etats-nations repus, un chèque grand-breton et une PAC tricolore, donnant une base politique et budgétaire à l'élargissement, auraient eu une autre gueule que la querelle de boutiquiers en laquelle nous voilà, en sus, sommés de prendre parti. Comme si l'Europe humaniste et radieusement pacifiste que nous fûmes conviés à plébisciter se voyait soudain ramenée, de flamboyant carrosse en devenir, à citrouille enflée d'égoïsmes nationaux, trop bien illustrés par le bras de fer lamentable entre Blair et Chirac. Leur baston a beau révéler que ce carrosse avait des roues carrées, les paroles de la chanson n'ont pas changé; au refrain, c'est toujours: Honte au non et aux nonistes pour quinze générations (
Roues carrées du carrosse
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par Pierre Marcelle
publié le 20 juin 2005 à 2h40
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