Bonne nouvelle : il n'y a pas, à l'heure des informations, que des valets qui officient à la télé. Je l'ai cru longtemps très fort, je le pense encore souvent, mais lundi soir, à l'heure du balayage des chaînes dans la quête d'un objet, l'ouverture du JT de F2 a giflé mes certitudes. On y vit le ministre de l'Intérieur en visite à La Courneuve, à la suite du décès du jeune Sidi Ahmed Hammache (Libération du 21 juin). Par une sorte de miracle, une caméra et un micro traînaient là, qui n'étaient pas à sa botte. Mieux : du violent échange qu'il eut avec un résident de la cité des 4 000, le montage sembla ne rien épargner. Soit, en substance, des mots comme des balles, où l'agité de Beauvau s'entendit reprocher de n'être là que parce qu'il y avait un mort. Interloquée, la terreur des centres-ville tenta bien de réduire son interpellateur en le tançant de son fameux «si vous le prenez sur ce ton...» et en protestant qu'il était venu «pour coopérer». Alors, l'autre, désignant d'un geste large l'univers concentrationnaire alentour : «Si vous voulez coopérer, commencez par changer les conditions de vie ici.» Et, comme pour signifier que ces images n'étaient pas un accident, un tiers indigène (blanc, prof) de la République en lambeaux mit ce poing sur l'Y de Sarkozy : «Venir ici aujourd'hui avec toutes ces caméras, je n'appelle pas cela être proche des gens.» Eu égard au contrôle de son image par le ministre très plébiscité, paraît-il, le voir ainsi contesté dans un exercice en leque
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