Nous sommes tous confrontés à la menace terroriste. Elle peut frapper chacun d'entre nous, quelles que soient nos convictions. Pourtant, si chacun parmi nous ou parmi ceux qui nous sont chers peut être victime demain, nous divergeons sur les moyens de faire face à cette menace, présente pour longtemps. Sommes-nous attaqués pour ce que nous sommes ou pour ce que nous faisons ? Il est vrai que les terroristes éprouvent de la haine pour les sociétés démocratiques occidentales. Ils nous attaquent donc pour ce que nous sommes. Mais cela n'explique pas que le terrorisme se développe aujourd'hui.
Car ce que nous faisons est également en cause. Si la guerre d'Irak n'a pas créé le terrorisme, elle l'a néanmoins développé. Cette guerre menée au nom de la lutte contre le terrorisme est en réalité venue le nourrir, et c'est d'ailleurs ce que craignaient les opposants à ce conflit. Et ce n'est pas un hasard si ce sont les partisans de cette guerre qui répètent aujourd'hui à l'envi que nous sommes attaqués pour ce que nous sommes, nous évitant ainsi de réfléchir à ce que nous faisons.
Le caractère désastreux pour la sécurité occidentale de cette guerre apparaissait déjà avant les attentats de Londres. Samuel Huntington (1), qu'on peut difficilement présenter comme un antiaméricain primaire avait d'ailleurs déclaré dès janvier que «l'invasion de l'Irak a été vécue par les musulmans comme une guerre contre l'islam», et qu'il était évident qu'en agissant ainsi, «les Etats-Unis allaient générer